
Histoire
L'origine étymologique du nom "Girouard" reste floue, une tradition locale attribuerait son nom au mot "girouette", à cause des nombreux virages des routes de la commune.
L'appellation de Girouard a évolué au fil du temps. Au XIème siècle, on retrouve le terme "Capella Giroardi" dans les cartulaires : cette appellation évoluera en "Girardi ou Giroare", au XIIème siècle. La dernière forme latine utilisée, au début du XVIème siècle, fait référence à la paroisse " De Girouardo". La Francisation "Girouard" fera son apparition à la même époque.
Les premières traces du passé de la commune de Girouard remontent au néolithique (5000 à 2500 avant J.C.). De nombreux objets et outils de pierre taillée ont été découverts au cours du XXème siècle lors des travaux des champs sur tout le territoire : des haches de pierre polies, des broyons, des aiguisoirs...en sont les témoins. Aujourd'hui, ces traces préhistoriques ont été dispersées dans différents musées ou collections privées.
Le site du Château Gaillard, centre historique du bourg, se situe sur un éperon rocheux qui a très certainement été occupé autrefois : un oppidum gaulois a pu s'y installé dès le début du premier millénaire. Ce rocher domine la commune et se situe au confluent de la Ciboule et du ruisseau de la Minerie, offrant un promontoire de choix en cas d'éventuelles attaques ennemies.
Des souterrains-refuges ont été recensés sur la commune : au Puy Gaudin, à Chaon, et quelques uns dans le bourg. Le Rocher Gaillard compte au moins trois cavités, dont la dernière visible se trouve sur le flanc nord du rocher. Cet abri servait de cache pour prier lors des guerres de religion mais aussi de cave au curé sous l'Ancien Régime.
L'exploitation d'une carrière de pierre à bâtir, à la Minerie, a révélé, en 1907, un souterrain formé de deux branches en V, de 5 mètres chacune. Diverses céramiques et charbons de bois ont permis de dater ce refuge défensif du Vème ou VIème siècle de notre ère; ce site a malheureusement disparu peu de temps après sa découverte.
A l'époque féodale et sous l'Ancien Régime, même si Girouard ne compte qu'une seule Seigneurie, celle de Chaon, les écrits rapportent l'existence de maisons nobles à l'Epinay et à la Rabatelière.
Girouard connut les guerres de religion comme la plupart des communes françaises au XVIème siècle. Le protestantisme fit des adeptes au sein de la population. On prétend que les seigneurs de la région étaient calvinistes. L'Eglise de Girouard fut brûlée par les protestants malgré la paix d'Ambroise en 1563.
En 1592, Claude ROBERT, seigneur de Chaon, la fit reconstruire. Une pierre de cette Eglise fut trouvée dans la Maison de M. et Mme ROBERT, celle-ci est toujours visible au-dessus de leur porte.
En 1900, l'Abbé ROUILLON, de retour d'un voyage en Terre Sainte, fut séduit par l'architecture des châteaux de Carthage. Revenant sur sa paroisse, il décida de faire construire sur l'ancienne cure, un presbytère reprenant ces particularités architecturales d'un autre temps. Il a ainsi affublé sa vieille demeure de tours crénelées à chacun de ses angles et de faux créneaux de brique sur toute sa ceinture, renforçant ainsi la singularité du Château Gaillard.
Au cours du XIXème siècle, les landes ont été progressivement défrichées et mises en valeur, à la faveur du progrès agricole et l'accroissement démographique. Les Girouardais se sont progressivement installés sur le plateau où ont été créés des fermes aux noms caractéristiques car fondés sur des patronymes ou particularités géographiques : La Simonière, l'Yvonnière, la Noémie, Bel Air, Bellevue.
La commune a longtemps compté deux écoles primaires. En 1930, l'école publique accueillait 70 élèves et l'école privée catholique 60, cette dernière a fermé ses portes à la fin des années 1980.
A cette époque, le bourg, pourtant peu étendu, compte de nombreux commerces et artisans : 5 cafés, 3 épiciers, 1 boulanger, 2 sabotiers, 1 cordonnier, 1 coiffeur, 2 forgerons et 2 charrons ainsi que de nombreuses exploitations agricoles. Dans la seconde moitié du XXème siècle la majorité des artisans n'a pas résisté à la modernisation des techniques et à l'apparition des nouveaux besoins de l'agriculture mécanisée.
Une nouvelle offre de services de proximité a cependant vu le jour : station service, relais postal et jusqu'à trois permanences bancaires. Le développement automobile et du travail à l'extérieur ont eu malgré tout raison de la majorité de ces activités.